« Franchement ! Ce Pirates des Caraïbes était juste énorme ! »
Après plus de deux heures de film, Anthony était aux anges. Lui qui, d’habitude, se montrait plutôt modéré dans ses avis post-séance et ses critiques cinématographiques, ne tarissait pas d’éloges sur le film. Sur le parvis du cinéma, tandis que les spectateurs sortaient les uns après les autres, le jeune homme souriait et s’extasiait de la performance de Johnny Depp, répétant une énième fois à quel point le rôle de Jack Sparrow lui allait à la perfection. Cela dit, pour ce point, nous ne pouvions qu’abonder dans son sens !
« En tout cas, c’est cool de l’avoir vu en version originale ! ajouta Camille.
– Carrément ! Bon allez : on va bouffer, j’ai la dalle ! »
Il n’avait pas tort : avec une fin de séance à 21h30, autant dire que nous étions affamés ! Anthony ouvrit la marche en direction du parking. Sur le chemin, il ralentit le pas et se mit à réfléchir à voix haute, visiblement encore dans le film.
« Vous auriez été quel genre de pirate ? demanda-t-il, pensif. J’pense que j’aurais été un bon Jack Sparrow ! Altruiste et généreux, mais un peu salaud sur les bords !
– Aha ! Toi, altruiste ? Pas possible ! ricana Camille. Perso, j’aurais été une terreur, genre… Barbe-Noire, ouais ! Piller, naviguer, picoler ! La belle vie, quoi ! »
Chacun y alla de sa propre identité fantasmée, puis Anthony me désigna du menton. Je pris quelques secondes pour réfléchir, le regard dans le vide, avant de pouffer de rire.
« Pour ma part, je serais plutôt Kevin Mitnick ou Gary McKinnon ! »
Un silence. Deux paires d’yeux incrédules se posèrent sur moi alors que nous arrivions aux voitures.