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Singularité

par Stéphane · 9 septembre 2025

Aurais-tu un instant à m’accorder ? Ne t’inquiète pas, ce ne sera pas long. Regarde : la nuit est belle, si belle ce soir. Pas un seul nuage pour voiler la vue, pas un souffle de vent pour troubler le silence. Tout semble figé, comme si le monde avait choisi, pour une fois, de suspendre sa course.

Devant nous s’étend le ciel, immense, insondable, parsemé d’une myriade d’étoiles. Des éclats infimes tapissant la voûte céleste, et qui nous rappellent à quel point nous sommes fragiles, minuscules… et, malgré tout, bien réels.

L’espace… Une source infinie de beauté, de vertige et de mystère. Il inspire les poètes et les écrivains comme moi, éveille la curiosité insatiable des scientifiques, et suscite en chacun de nous des questions métaphysiques qui nous obsèdent et, parfois, nous terrifient. Qui sommes-nous vraiment ? Que faisons-nous là, à tourner sur cette boule bleue, suspendue dans le vide glacial ? Sommes-nous seulement des passagers éphémères, ou bien des fragments conscients d’un tout qui nous dépasse ?

Si tu tends l’oreille, tu pourrais presque entendre le silence des étoiles. Et si tu as un peu de chance, tu pourras entrevoir l’infini. Pas l’infini dans son entièreté, mais tu ne seras jamais aussi proche de lui qu’en cet instant. Maintenant, ferme les yeux. Imagine : tous tes souvenirs, chaque instant de joie, de peur, de désir, multipliés par chaque personne vivante, ayant vécu, ou qui vivra un jour sur cette Terre. Ça en fait du monde, non ? Une infinité d’histoires, de pensées, de battements de cœur… Une infinité de vies.

Et pourtant… tout cela, tout ce qui fut, tout ce qui est et tout ce qui sera, toutes les informations que l’univers contiendra un jour étaient, bien avant que le temps lui-même ne commence à s’écouler, confinées dans un minuscule point suspendu quelque part dans le vide et l’infini. Dans cette singularité.

Chaque fois que j’y pense, j’en ai le vertige. Imaginer tout l’univers, la lumière des étoiles, le frisson du vent, les visages de ceux que nous aimons, tout cela se trouvait concentré en un seul point. C’est à la fois terrifiant et sublime. Car dans cet inconnu insondable, dans cette immensité que nous ne pouvons qu’effleurer, réside toute la beauté du mystère.

Alors, la prochaine fois que tu regarderas le ciel nocturne, souviens-toi de ceci : l’univers n’est pas là pour te réduire au silence, mais pour t’inviter à l’écouter. Il n’est pas là pour te rappeler à quel point tu es petit, mais pour te rappeler que, d’une manière ou d’une autre, tu en fais partie.

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