Les murs décrépits de la pièce étaient tapissés de toiles d’araignées, et les rares meubles qui subsistaient portaient les stigmates du temps et de l’abandon. Au sol, les pierres froides et irrégulières étaient constellées de symboles étranges, semblables à des glyphes oubliés depuis des éons.
Au centre de la pièce, une centaine de bougies formaient un cercle lumineux. Leur flamme tremblotante dessinait un fragile rempart contre les ténèbres. Là, protégée au cœur de ce halo vacillant, se tenait une jeune fille. Son visage blême, ses lèvres tremblantes et ses mains crispées sur sa robe trahissaient une peur viscérale. Autour d’elle, les ombres affamées dansaient et rongeaient lentement la lumière. Elles se rapprochaient, cherchant à se faufiler à travers la moindre brèche dans cette barrière de cire et de feu. Mais elle devait tenir, survivre à cette nuit. Et pour se donner du courage, elle priait. Ses lèvres murmuraient des psaumes sacrés, anciens, transmis de génération en génération.
L’obscurité, cependant, lui répondit d’une voix déformée et grave, un mélange de murmures et de gémissements plaintifs. Elle ricocha contre les murs, vrilla dans son crâne, lacéra sa raison. Chaque mot, chaque syllabe écorchait la conscience de la jeune fille, ne lui promettant rien d’autre que souffrance et douleur. Mais elle n’écoutait pas et continuait de prier, de réciter, se raccrochant désespérément au soutien de son dieu…
Mais celui-ci l’avait abandonnée.
Un souffle glacial au parfum fétide s’invita alors dans la pièce. L’air devint si froid qu’il mordit sa peau nue. La brise s’engouffra d’un seul coup, éteignant toutes les bougies. Toutes, sauf une.
Le silence qui suivit fut pire que n’importe quel cri. La jeune fille gémit et, dans un geste désespéré, pressa contre sa poitrine la dernière bougie encore vivante.
Mais déjà les ténèbres s’abattaient sur elle, engloutissaient la pièce. Et du fond du néant, un rire démoniaque s’éleva lentement. Alors ses larmes coulèrent. Car en cet instant, elle sut… qu’elle ne survivrait pas à cette nuit.
