Dans une nuit fraîche éclairée seulement par la lueur orange des flammes, nous nous sommes précipités chez mon grand-père alors que sa grange, vieille de plusieurs décennies, brûlait… Les pompiers nous ont autorisés à rester à proximité tandis qu’ils puisaient de l’eau dans la rivière à cinq cents mètres de la maison de mon grand-père.
Impuissants, nous avons regardé la grange se consumer, réveillant en nous des souvenirs d’enfance. Je me revoyais jouer à cache-cache avec mes frères et sœurs, ou encore marcher en équilibre sur les poutres avant de me jeter dans les meules de foin en dessous…
Nous étions tristes, c’est vrai, mais lorsque mon grand-père, alité et vieillissant, a discrètement demandé si ses vaches étaient en sécurité, je crois que mon cœur s’est déchiré. Car cela faisait maintenant treize ans qu’il n’y avait plus de vaches dans sa grange…
