Hello world! 😄
N’est-ce pas ce que disent en général les jeunes programmeurs lorsqu’ils parviennent à faire fonctionner sans erreur un nouveau programme ? Eh bien, pour ma part, ce sera pour marquer le début de mon aventure sur internet !
Pour le premier écrit de ce blog, je vous propose de découvrir cette histoire, intitulée Aux portes du sommeil. Ne sachant pas trop par quelle histoire commencer, j’ai eu envie d’écrire un texte qui me représenterait, qui représenterait deux de mes hobbies, à savoir l’écriture et le monde des rêves.
Bref, je ne vais pas m’éterniser là-dessus ! Je vous souhaite une bonne lecture ! 📖
Assis dans mon canapé, je fixe avec désespoir la page blanche qui se trouve sur mon écran d’ordinateur. Voilà maintenant deux heures que je me bats pour trouver la phrase d’accroche, celle qui pourrait enfin mettre en marche ma « machine à écrire interne ». Mais rien. Absolument rien. Juste un gigantesque espace vide battu par les vents, parsemés de toiles d’araignées et traversés par quelques virevoltants… Vous savez, ces boules d’herbes sèches qui tournent en arrière-plan dans les westerns ? Eh bien voilà, vous m’avez compris : mon cerveau est un vrai désert. Et pour couronner le tout, je dérive de vidéo en vidéo sur YouTube, laissant mon inspiration s’ankyloser un peu plus chaque seconde…
« Ça m’soule ! Je lève les yeux au ciel, excédé. Je n’vais quand même pas y passer la nuit, non ? »
Quelle heure est-il, d’ailleurs ? Ah… en effet : il est tard. Ou tôt, ça dépend du point de vue. Je vous entends déjà me faire la morale : « Pas d’écran à cette heure-ci ! » ou encore « La lumière bleue des écrans va te bousiller le sommeil, c’est pas bon pour ta santé ! ». Franchement, ne vous fatiguez pas : je connais déjà tout ça. Mais que voulez-vous, c’est plus fort que moi : je suis un oiseau de nuit. D’autant que c’est souvent à cette heure avancée de la nuit que l’inspiration me vient… enfin, en général.
Écrire… On me demande parfois pourquoi j’écris, ou sur quels sujets. C’est une question intéressante ! À défaut d’être un grand lecteur, à part peut-être de mangas et de bandes dessinées, je suis ce que nous pourrions appeler un « scribouillard expérimenté ». J’aime mettre à plat les idées qui me traversent l’esprit dans la journée et, d’une certaine manière, leur donner vie.
Ce petit rituel est devenu une sorte d’échappatoire, un moyen de m’évader et de rêver tout en prenant du recul sur ma journée. Une façon de réfléchir à la manière dont j’ai consommé le temps précieux qui m’a été offert avant que les compteurs ne soient remis à zéro…
Mais bon : tout ça, vous vous en fichez probablement ! Si vous lisez ces lignes, ce n’est pas pour entendre les lamentations d’un jeune écrivain en proie au syndrome de la page blanche. Non, vous êtes ici pour rêver, pour vous évader. Tout comme moi lorsque j’invente mes propres histoires. Alors, qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ? Ah ! Je sais ! Reprenons depuis le début…
« C’est bon : j’en ai marre ! finis-je par lâcher, las d’attendre que l’inspiration fasse glisser mes doigts sur le clavier comme par magie. Allez, au lit ! Il paraît que la nuit porte conseil… »
J’éteins l’ordinateur, le pose sur la table basse, et me lève enfin du canapé. À peine ai-je bougé que mon chat, pensant qu’il s’agit du top départ pour aller manger, se redresse à son tour, s’étire de tout son long tout en bâillant et descend de son arbre avant de se précipiter vers moi et de m’accompagner jusqu’à la cuisine.
« Nébula, non ! Tu as déjà mangé ! »
Je m’approche de la porte menant à l’escalier et fixe la boule de poils, qui, après s’être frottée contre le coin du mur, s’est assise sur le carrelage de la cuisine, me fixant avec insistance.
« Tu auras tes croquettes demain matin. Pour l’instant : au dodo ! »
Un petit miaulement plaintif s’échappe de sa gueule. Elle essaie de m’attendrir, la fourbe, mais ça ne marchera pas ! Je me penche vers elle, l’attrape délicatement, et commence à monter les escaliers, tandis qu’elle regarde avec désespoir et frustration sa gamelle qui, malheureusement pour elle, resterait vide encore quelques heures. Lentement, je grimpe les marches, évitant de trop secouer le félin, puis finis par éteindre la lumière une fois arrivé au premier étage. Comme d’habitude, Nébula n’aime pas être trimballée de la sorte : après une pirouette semi-gracieuse, elle se libère de mon étreinte et tombe avec plus ou moins de dignité sur le plancher, avant de traverser le couloir en direction de la chambre. Mon lit n’est plus très loin, encore un petit effort et je serai confortablement installé… Sans même allumer la lumière, je m’approche de mon lit en m’aidant du flash de mon portable, retourne mon oreiller, l’aplatit sur le matelas, puis soulève la couverture avant de m’allonger lourdement dans un soupir. Enfin !
L’obscurité et le silence règnent tous deux en maîtres dans la chambre. Pas un seul son ne vient troubler le calme qui m’entoure, exceptés ma propre respiration et le doux ronronnement de mon chat. Allongé, les yeux rivés au plafond, ou plutôt vers cette étendue noire au-dessus de mon lit, je passe en revue ce que j’ai fait dans la journée. Mon esprit repasse en revue les événements, évalue, trie, puis se projette sur le jour à venir. Je pense à toutes les petites choses que j’aurai à faire au travail, aux tâches ménagères qui s’accumulent, ou encore aux courses que je rechigne à faire depuis maintenant trois jours…
Mais la fatigue me gagne bien vite : mes paupières se ferment presque d’elles-mêmes, fatiguées de chercher un point où se poser sur le plafond. Je tente alors de me recentrer sur ma respiration. Inspirer. Expirer. Un cycle, puis un autre. Peu à peu, le flux de pensées commence à s’apaiser. Ma cage thoracique se soulève et s’affaisse de plus en plus lentement, tandis que mon corps s’engourdit et s’enfonce dans le matelas. Une sensation de chaleur remonte le long de mes bras et mes jambes, comme si un anesthésiant se diffusait lentement à travers mes membres. Et alors que je m’immobilise et que mes yeux vagabondent derrière mes paupières closes, mes pensées jusqu’ici ancrées dans la réalité glissent progressivement des sujets plus futiles. Mon attention se fait de plus en plus timide, et les idées qui naissent dans ma tête s’enchaînent les unes après les autres, déconnectées, sans aucun fil logique. Et comme à chaque fois, mon esprit se perd au milieu de ces réflexions éparses.
Je lutte pour m’accrocher au réel, comptant encore mes respirations, mais je sens que le moment décisif est proche. Vais-je résister à l’écrasante puissance d’Hypnos, ou bien sombrer dans l’inconscience, terrassé par son effrayant pouvoir ?
Tandis que mon esprit lutte pour ne pas finir submergé par le sommeil, mes yeux poursuivent leurs mouvements, scrutant le « paysage » qui s’étend à perte de vue. Évidemment, comme vous vous en doutez, je ne vois absolument rien. Seulement un espace plongé dans le noir.
Pourtant, et en y regardant de plus près, il ne s’agit pas d’un noir parfaitement lisse et uniforme. Non, c’est un voile tacheté de nuances de gris, comme un ciel nuageux, presque brumeux. Je vois des points lumineux apparaître ici et là, scintillant timidement au milieu du vide. Ils sont les prémices du rêve à venir, les premières notes de l’imagerie onirique.
Après quelques minutes de patience et de concentration, les nuages et les étoiles qui contrastent avec le fond obscur deviennent plus lumineux et colorés. Certains points donnent même l’impression de bouger : de subtils mouvements diffus et continus, comme des ondes provoquées par un caillou jeté dans une mare. Et après quelques secondes, un spectacle saisissant finit par prendre vie devant moi, une véritable constellation de formes abstraites tapissant ma voûte céleste mentale.
Alors que je me rapproche dangereusement du point de bascule, en témoignent les petits cercles que décrivent lentement mes yeux sous les paupières, j’essaie désespérément de canaliser ce qu’il me reste d’attention sur un champ de phosphènes précis. Mon esprit semble aspiré vers ce réseau de points colorés, qui gagnent en clarté et en netteté à mesure que je m’en approche. Et pendant que mon cerveau réalise cette espèce de focus mental, le reste du vide étoilé s’efface lentement, jusqu’à finalement disparaître.
Un souvenir me revient soudainement en mémoire, tel un flash. Une image que j’ai vue pas plus tard que tout à l’heure alors que je parcourais internet à la recherche d’un nouveau fond d’écran pour mon ordinateur… Encore une activité pertinente alors que je manquais cruellement de concentration et d’inspiration…
Et soudain, à l’instant où cette pensée me traverse l’esprit, l’amas de formes et de taches colorées se modifie, se réorganise, se remodèle. Je vois l’illustration ancrée dans mes souvenirs apparaître sous mes yeux : les contours se dessinent, les formes géométriques se déploient, et en un clin d’œil, me voilà littéralement dans mon fond d’écran, comme si je faisais moi aussi partie du décor.
Stupéfait par les détails de cette projection mentale, je décortique du regard tous les éléments que je vois avec une curiosité grandissante. Plus je me concentre, plus les formes se précisent, les sensations s’intensifient. Le mur végétal devant moi se tapisse de fleurs aux pétales multicolores, des éclats de bleu, de rouge, de rose et de violet surgissent à chaque seconde. Je discerne dans la masse verte autour de moi les troncs des arbres et les branches des buissons qui se feuillent de seconde en seconde, accentuant le contraste entre ombre et lumière.
Ma perception s’étend au-delà de la vue : des arômes de fleurs me titillent les narines, et je crois entendre au loin des gazouillis d’oiseaux cachés dans les feuillages. Chaque seconde qui passe est une véritable bouffée d’air frais, une immersion dans ce paysage digne d’une carte postale ou de la couverture d’un livre de méditation. Tout ce que je vois est l’exact reflet de l’image que j’avais visualisée sur mon ordinateur tout à l’heure, lorsque j’étais… lorsque j’étais… Tiens ? Était-ce vraiment « tout à l’heure », d’ailleurs ? Pourquoi mes souvenirs m’échappent, tout à coup ? Suis-je toujours éveillé, ou bien ai-je déjà commencé à dormir et à rêver ? Ces questions surgissent ans mon esprit, mais avant même que je puisse vraiment y réfléchir, une vague de plénitude me traverse, balayant aussitôt cette inhabituelle sensation. Débarrassé de toute inquiétude, je finis par fermer les yeux un court instant… ou bien étaient-ils déjà fermés depuis le début ?
Soudain, en rouvrant les paupières, je la remarquai. La porte. Ou plutôt l’encadrement d’une porte rouge et brun, à moitié dissimulé derrière la végétation luxuriante. Comment était-elle arrivée là ? Et depuis quand ? Mon cœur jusqu’ici plutôt calme accéléra, secoué par l’excitation de la découverte. Attiré par la mystérieuse lumière qui filtrait à travers les feuilles et les branchages, je décide de braver l’inconnu et de faire quelques pas pour me rapprocher.
Mais au moment où mon cerveau envoie à mon pied l’ordre de bouger, la porte semble soudain glisser vers moi, comme si je venais tout simplement de… zoomer. Quelque peu surpris, je réessaie, une fois, puis deux, avant de comprendre que ce n’est pas la porte qui se déplace, mais bel et bien moi qui, à défaut de marcher comme je l’aurais fait dans le monde réel, me téléporte comme un esprit. Après avoir flotté ou lévité en direction de ce qui était devenu l’élément central de cette… hallucination, je découvre avec un mélange d’excitation et d’angoisse l’encadrement de porte donnant sur un espace infini d’où s’échappe une vive lumière turquoise. Ma curiosité piquée, j’avance encore, m’approchant de l’ouverture, et m’autorise un rapide coup d’œil. Mais tout ce que je vois, c’est cette espèce de fond bleu brillant, diffus et immaculé. Un bleu intense qui semble n’avoir ni fin, ni début. Aucun objet, aucune forme en suspension, rien du tout. Juste ce vide bleuté qui semble m’appeler. Pris d’un vertige soudain, et par peur de tomber ou de me retrouver aspiré dedans, je m’agrippe au montant de la porte. Sous mes doigts, le matériau change : tantôt du bois peint et laqué, tantôt du métal rouillé… Mes sens se confondent, et je me demande à mesure que mon regard se perd dans cet espace intersidéral si je ne suis pas en train de rêver, ou bien alors aux portes mêmes du rêve.
Tout à coup, mon attention est happée par une mystérieuse brise qui vient de traverser l’ouverture. Quelque chose m’attire par-delà cette porte, et j’éprouve l’irrésistible envie de savoir ce que c’est. Alors je relâche ma prise et m’écarte de l’encadrement avant de faire face au vide qui me tend les bras. Ma peur de l’inconnu désormais bâillonnée, et n’écoutant plus que mon intuition, je prends une grande inspiration, fais quelques pas en avant, passe sous le linteau et m’engouffre définitivement dans le rêve…
Hey ! Vous revoilà ! 😊
J’espère que cette histoire vous a plu ! Pour ma part, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, et suis très content de la partager avec vous.
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Je vous remercie d’avoir lu cette histoire jusqu’à la fin, et vous dis à la prochaine pour un nouvel écrit ! À plusch’ ! 😉
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