Je suis dans mon salon, chez moi. La pièce est plongée dans une obscurité feutrée, seulement troublée par la faible lueur vacillante d’une lampe de chevet et le pâle éclat de la lune filtrant à travers les rideaux tirés. Mes yeux sont rivés sur l’encadrement de la porte qui donne sur mon jardin…
Soudain, la personne chargée de l’accueil à mon travail surgit de la pièce voisine. Elle traverse la pièce d’un pas précipité, comme si elle glissait plus qu’elle ne courait. Son visage familier est déformé par une émotion brute, un mélange saisissant d’excitation et de terreur. Elle s’arrête net devant moi, sa main tremblante pointant fébrilement vers la porte. Puis, d’une voix étranglée presque inaudible, elle me murmure :
« Ce n’est pas moi qui frappe à la porte ! »
À peine ces mots franchissent-ils ses lèvres qu’une série de coup secs et sourds résonne contre le panneau de bois. Mon cœur s’emballe dans cette obscurité oppressante, et au moment où je réalise que quelqu’un ou quelque chose se tient réellement de l’autre côté, je me réveille dans une sueur froide.
